CHARLOTTE DIAMENT
Charlotte Diament est née à Bruxelles en 1985.
Elle a grandit dans un quartier de Bruxelles très marquée par les principales immigrations du pays. Sa mère réalisatrice de films documentaires et son père, concerné par les questions sociales, lui ont transmis une certaine conscience du politique et de l’altérité.
Elle a étudié l’Histoire contemporaine et les Arts du Spectacles Vivants à l’Université Libre de Bruxelles. Investie par la question féministe, elle a travaillé en 2009 dans Une Maison de Femmes. Dans les années 2010, elle cogère un restaurant de quartier où elle organise des projections et des concerts.
En 2019, elle réalise son premier documentaire, Les Héritières, produit par IOTA Production, le CBA et la RTBF.
“ Dans la première partie, mon personnage parle à la première personne à partir des fragments de souvenirs de l’enfance. Par là même, le spectateur est amené dans un monde de réminiscences en s’immergeant dans ma chambre de petite fille, véritable « ventre » du film. J’apparais parfois à l’image, comme par exemple dans un dialogue avec ma mère au sujet du monde dans lequel elle m’a vu grandir. Ma voix, tantôt en IN tantôt en OFF, sera en constant dialogue avec les sons, les images d’archives, ou les inserts de séquences impliquant d’autres personnages. Le tout recréant, comme une mosaïque, ce monde de l’enfance qui est bien sûr le mien, définitivement marqué par ma subjectivité.Dans la seconde partie du film, mon personnage cède peu à peu la place aux trois autres. Je suis bien sûr en constante interaction avec Laïla, Zeynep et Esinam, mais le plus souvent ce sera ma voix que l’on entendra, en dialogue avec elles. J’apparaîtrai peu à l’image, je suis derrière la caméra et j’assume dans le dispositif du film cette place de réalisatrice qui sera liée à leur cheminement. Seules les séquences fictionnelles de préparation et mise en scène des rêves acquièrent un autre statut : si je demande à Laïla, Esinam et Zeynep de mettre en scène leur rêve de petite fille et de jouer le jeu, je suis également la réalisatrice de ces séquences. Et ce procédé révèle d’une certaine façon mon rêve à moi : celui de devenir réalisatrice et de faire mon propre film. Cette concrétisation de mon rêve à travers ce film me place au même niveau que mes personnages puisque le projet nous amène, toutes les quatre, à accomplir cette introspection et à la matérialiser à travers le film.”